TREVITHICK 1801

Richard TREVITHICK

Inventeur britannique 

Camborne 13/04/1771-Dartford 22/04/1833 

Ingénieur des mines, comme son père, il est né à Camborne dans la région minière des Cornouailles (Grande-Bretagne). Il a pour voisin William Murdoch, le pionnier des chariots à vapeur. Ses expériences sur la vapeur comme moyen de propulsion d'un véhicule sur route sont source d'inspiration pour Trevithick. Il prend une part active dans les efforts locaux de briser le monopole instauré par James Watt et sa machine à vapeur par la conception d'une nouvelle génération de machines. C'est ainsi qu'il met au point, entre 1797 et 1799, une machine à vapeur « haute pression » en supprimant le condenseur, avec échappement dans l'atmosphère, ce qui augmente la puissance et la rend plus économique que celle de Watt mais aussi augmente le risque d'explosion. Ces machines deviennent plus compactes et plus simples. Portatives, elles peuvent être installées sur des bateaux, dans des fermes pour battre le blé, dans des moulins ou de petites fabriques.

Après une série d'expériences entre 1801 et 1803, Trevithick prend une patente pour trois véhicules à vapeur à haute pression qui circulent sur route à Londres, Camborne et Coalbrookdale. En 1801, sa première « voiture à vapeur » connue sous le nom de « Puffing Devil » est l'un des premiers véhicules à se mouvoir par sa propre puissance et à transporter des passagers. Cet ancêtre de la voiture automobile est présenté au public à la veille de Noël, conduite par le cousin de l'inventeur, Andrew Vivian. En 1803, il présente un nouveau véhicule qui enthousiasme le public londonien, mais ce mode de transport est rapidement abandonné car il se révèle bien trop onéreux par rapport à la traditionnelle calèche. Trevithick oriente ses machines routières rapidement vers le rail compte tenu de leurs poids et de l'état des routes. 

 Il construit en 1803 la première locomotive à vapeur sur rails lisses pour les mines de Pen-y-Darren. Le 21 février 1804, elle remorque sans encombre 10 tonnes de fer et cinq wagons chargés de 70 hommes, sur une voie longue de 15 km, à la vitesse proche de 8 km/h (le trajet se fait en quatre heures et cinq minutes), et ce malgré quelques problèmes techniques (la voie qui se brise au passage du convoi ! ). En effet, les voies en fonte, fabriquées à l'époque, n'étaient pas capables de supporter le passage d'un engin de 6 tonnes et demi. Une seconde locomotive est construite pour Christopher Blackett à Wylam, mais elle n'est là encore pas compatible avec la solidité des voies.

Une nouvelle locomotive, la « Catch-me-who-can» (M'attrape-qui-peut !) est présentée à Londres, sous la forme d'une attraction. Le public a la possibilité de voyager dans des wagons tirés par la locomotive sur un trajet circulaire. Ce coup de publicité avait pour but de convaincre les investisseurs du potentiel de l'invention, afin de créer un réseau ferroviaire qui dépasserait le simple cadre de la mine. L'idée est abandonnée à la suite du refus d'investisseurs de financer la construction de ce type de locomotive pourtant plus moderne que celle de Pen-y-Darren. Elle comportait en effet un cylindre vertical qui rejoignait directement les roues sur l'un des côtés.

Sur sa terre natale des Cornouailles, Trevithick est désormais « le Géant des Cornouailles », surnom acquis grâce à sa réputation de grand travailleur et d'innovateur (mais aussi parce qu'il faisait plus de 1,90m rare à cette époque !). Trop moderne par rapport à son temps, Trevithick reste incompris par ses contemporains. D'autant qu'ailleurs, il est vu comme un inventeur incapable de se consacrer à un seul projet. Il papillonne d'une idée à l'autre, sans avoir la ténacité de surmonter les aléas techniques ou financiers (je connais beaucoup de modéliste dans ce cas !!!).

La plupart de ses idées sont reprises par d'autres alors que lui-même abandonnait tout pour partir à l'aventure en Amérique du Sud. En 1816, il se rend au Pérou pour travailler comme ingénieur des mines, modernisant l'extraction du cuivre et de l'argent. Il reste au Pérou de 1816 à 1822 et installe dans les mines des machines à vapeur à haute pression.

Son succès est de courte durée, et en 1826, la guerre civile l'oblige à rentrer à Dartford, en Angleterre, ruiné. Au cours de son voyage il rencontre Robert Stephenson à Colombia. Si les retrouvailles sont joyeuses, les deux hommes ont cependant peu à se dire.

Richard Trevithick meurt à Dartford, le 22 avril 1833, dans la pauvreté, alors qu'il peut être considéré comme un pionnier de l'automobile, l'inventeur avec Oliver Evans de la machine à vapeur à haute pression et l'inventeur de la locomotive à vapeur en général et de la technologie « Blast pipe » en particulier (on envoi la vapeur à la sortie du cylindre dans le bas de cheminée pour augmenter le tirage). Il est enterré dans une tombe anonyme.

 Son fils, Francis Trevithick, devient Directeur général du Grand Junction Railway (GJR), absorbée plus tard par la London and North Western Railway (LNWR). Il est à l'origine de la locomotive LNWR Cornwall (1847). Celle-ci, après deux ou trois reconstructions a dépassé les 100 km/h dans les années 1860 !.... Quarante ans plus tôt la locomotive de son père mettait plus de 4 heures pour 15 km !